Place en alerte maximale, la capitale soumise de nouvelles restrictions

"Ce sont des mesures de freinage car l'épidémie va trop vite. Il faut la freiner avant que le système de soins ne soit débordé", a justifié ce 5 octobre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, lors d'une conférence de presse aux côtés notamment de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Ces mesures sont mises en place pour 15 jours dans la zone placée en alerte maximale.
Sans surprise, le préfet a annoncé la fermeture des bars dès ce lundi 22 heures, avertissant qu'il serait "implacable pour ceux qui veulent en permanence contourner la règle". Les restaurants pourront rester ouverts aux "horaires habituels" mais devront respecter un "nouveau protocole sanitaire" validé par le Haut conseil de santé publique. Parmi les dispositions, une distance d'un mètre entre chaque table, limitée à six convives contre dix auparavant, et le port du masque la plupart du temps sauf naturellement lors de la consommation des plats, selon le ministère de la santé. Ce protocole s'appliquera dans les zones d'alerte maximale, y compris à Aix-Marseille où les restaurants avaient dû baisser le rideau il y a une semaine. L'Union des métiers des industries de l'hôtellerie (Umih) s'est dite "extrêmement alarmée" de ce nouveau coup dur.
"La ville de Paris évidemment accompagnera" ces mesures de restriction, a déclaré Anne Hidalgo. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a appelé l'Etat à "être là pour compenser les pertes de recettes" des bars et cafés, en promettant que la région serait aussi "à leurs côtés".
Parmi les nouvelles mesures figure aussi l'interdiction des foires, des salons professionnels et des événements organisés dans des parcs expositions, tels que les congrès, ou les spectacles sous chapiteau, comme les cirques. Fêtes de mariage, soirées étudiantes ou tout autre événement festif dans un lieu loué pour l'occasion restent proscrits.
Centres commerciaux et grands magasins sont épargnés mais devront respecter la jauge d'un client pour 4 m2.
Concernant les activités sportives, la nouveauté principale est la fermeture aux adultes des piscines, qui resteront ouvertes aux mineurs. Les salles de sport et de fitness restent fermées. En plein air, stades et terrains d'entraînement sont toujours ouverts dans la limite de 1.000 personnes ou de 50% de leur jauge maximale. Les lieux culturels - cinémas, théâtres, musées - restent ouverts également.
Dans les universités situées en zones d'alerte renforcée et maximale, les amphithéâtres ne pourront être remplis qu'à 50% de leur capacité au maximum.
Dans les Ehpad d'Île-de-France, "les visites seront autorisées mais uniquement sur rendez-vous, avec deux personnes maxi", ce que faisaient déjà de nombreux établissements, a indiqué Aurélien Rousseau, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS).
Pour les entreprises, la ministre du Travail Elisabeth Borne a rappelé "la nécessité de privilégier, plus que jamais, le télétravail dans les zones d'alerte renforcée et maximale". Même mot d'ordre côté fonction publique : "dès demain nous renforçons le recours au télétravail dans les administrations dans les zones d'alerte maximale pour ralentir la circulation du covid 19 en garantissant la continuité du service public", a assuré lundi Amélie de Montchalin.
"De nombreux postes de travail permettent un travail à distance et des rotations peuvent s'organiser afin de limiter l'impact sur le collectif de travail", a expliqué Elisabeth Borne lors d'une rencontre avec les syndicats et le patronat. "Il faut faire pencher l'équilibre un peu plus loin du côté du télétravail, mais ce n'est pas quelque chose de systématique, ce n'est pas le confinement", a ajouté le ministère. Le protocole sanitaire ne change pas. Interrogés par l'AFP, syndicats et patronat jugent inutile de le faire. Mis à jour le 17 septembre, ce texte indique que "le télétravail demeure un mode d'organisation recommandé", notamment pour "limiter l'affluence dans les transports en commun".
Le gouvernement avait tranché dès dimanche soir pour mettre la capitale au même niveau que Marseille et la Guadeloupe. D'autres grandes villes, comme Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Etienne, où la situation sanitaire reste inquiétante, pourraient également basculer prochainement en zone alerte rouge.
Paris, a expliqué Matignon, a franchi, depuis plusieurs jours, les trois seuils qui correspondent à la zone d'alerte maximale. Le taux d'incidence dépasse ainsi toujours la barre des 250 pour 100.000 habitants à Paris et le seuil critique des 100 chez les plus de 65 ans. Quant au taux d'occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19, il s'élève lui aussi au-dessus du seuil d'alerte maximale de 30% en Ile-de-France, selon les chiffres de l'ARS.
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