se doter doutils de confiance

Publish date: 2024-08-23

Dans un contexte marqué par des évolutions réglementaires rapides, des enjeux importants d’attraction et de fidélisation des talents, un marché immobilier en berne et des restrictions fortes sur les déplacements, « les professionnels souhaitent des solutions de legaltech qui répondent à leurs points de douleur les plus pressants – travailler plus efficacement, faciliter le quotidien des collaborateurs, répondre aux usages des clients », observe François Charbonnier, qui analyse quotidiennement des projets technologiques dédiés aux professions juridiques, dans le cadre des activités d’investissement de la Banque des Territoires dans la confiance numérique. Ce n’est qu’ainsi que se peut se justifier un investissement conséquent, à la fois financier et en temps. « Prenons un outil de recherche juridique très poussé, capable de restituer à partir d’un type de litige des statistiques sur les taux de succès pars pays, par chefs d’accusation, par jurisprudence utilisée, etc. En théorie, cela fait gagner beaucoup de temps, mais il faut démontrer aux avocats le retour sur investissement ».

La souveraineté numérique, un enjeu du quotidien

Autre enjeu du digital pour ces professions, la protection des données. Tiers de confiance par excellence, les professions juridiques sont très bien sensibilisées, et depuis longtemps, aux enjeux de de confidentialité. Cependant, au-delà du RGPD, qui est au cœur de leur métier, la question est désormais celle de la souveraineté numérique. « Il s’agit de s’assurer que l’on a bien son destin numérique entre ses mains », explique François Charbonnier.

Le premier axe de la souveraineté numérique consiste à ne pas être pris en otage par une technologie, et pouvoir quitter un service – en conservant l’intégralité de ses données – s’il n’offre plus les garanties souhaitées. C’est ce qu’on appelle la « réversibilité », et elle suppose qu’il existe des alternatives technologiques. Le deuxième axe concerne justement la confidentialité des données : le lieu de stockage (prestataires opérant dans le Cloud), les protections par chiffrement et sauvegarde, doivent pouvoir rester entre les mains du professionnel, afin qu’il puisse garantir à ses clients un niveau de sécurité adéquat. Et enfin, le troisième volet est une affaire d’intelligence économique. Les Etats-Unis ont voté en 2018 le « Cloud Act », qui autorise la justice américaine à accéder aux données de n’importe quelle entreprise établie dans ce pays – cette dernière ne peut s’y opposer et n’est pas tenue d’informer ses clients. « Cela peut sembler lointain par rapport au quotidien d’une étude, mais représente un risque tout à fait réel pour, par exemple, un cabinet d’avocats français ayant recours à des technologies américaines et qui gère des intérêts économiques importants ou manipule des données liées à des personnes politiquement exposées ». Le « Cloud Act » pourrait en effet être utilisé par les Etats-Unis comme outil de pression dans le cadre d’une guerre commerciale…

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